Sophrologie et Proprioception

SOPHROLOGIE

La proprioception, qu’est-ce que c’est ?

Le 6ᵉ sens

Ne pas confondre avec le 8ᵉ sens, si comme moi, vous êtes fan des animés des années 90.

Pourquoi cet intérêt pour la proprioception ?

Pendant de nombreuses années, j’ai travaillé en psycho-éducation avec des enfants, des adolescents et des adultes ayant des troubles du langage ainsi que des troubles sensoriels lourds.

Ce qui impliquait une difficulté pour communiquer.

J’ai donc développé , librement inspiré des corpus de la psychomotricité, de l’ergothérapie et des neurosciences, des techniques d’observations cliniques pour objectiver l’impact des perturbations (perception, modulation, réception) sensorielles dans les troubles du comportement des accompagnés.

Comme nous tous, j’ai appris les 5 sens à l’école.

Et j’ai découvert qu’on en oubliait systématiquement 2 :

Sophrologie et sensorialité

Avec les familles, j’ai aussi pu constater l’importance de comprendre le sens proprioceptif pour permettre de comprendre l’état du schéma corporel de la personne.

Je suis Cédric Maillot-Juillet Sophrologue et hypnothérapeute à Nice et je voudrais partager aujourd’hui mes connaissances sur la Proprioception.

Qu’est ce que la proprioception ?

Étrangement, il est loin classé en 6e place dans notre classement des sens, mais au vu de son importance, on pourrait le classer 1er.

En fait, cela semble compliqué de définir la proprioception en tout cas apparemment.  

Je vous propose de réaliser une expérience très simple chez vous si vous êtes assis debout peu Importe. 

Votre sophrologue dans son fauteuil favori

Voilà, je vous propose ici une définition concrète de ce qu’est la proprioception.

Mais on peut aller un petit peu plus loin en revenant sur des aspects plus théoriques.

Définir la proprioception ?

Sans proprioception impossible de réaliser des mouvements, de nous repérer dans l’espace ou même de ressentir notre corps.

Le cerveau cartographie de manière implicite la position de notre corps (en fait de chaque partie de notre corps) .

Car effectivement ressentir, c’est d’abord le cerveau qui analyse des relevés de nos capteurs sensoriels et qui transmet à haute vitesse les informations nécessaires à la modification de posture par exemple.

Réseau neuronal et proprioception
Votre réseau neuronal : l’autoroute de l’information de votre cerveau

Les capteurs sensoriels de la proprioception sont appelés « proprio-récepteur ».

Ils sont placés dans nos muscles, notre peau, nos tendons et nos ligaments.

Les proprio-récepteurs sont particulièrement sensibles dans nos muscles oculaires et dans notre plante des pieds.

Ces capteurs sensoriels sont comme des sismographes qui collectent des informations sur les niveaux de tension et de relâchement constamment et les envoient notre cerveau. 

Le cerveau collecte les informations de millions de ces capteurs sensoriels comme ceux de la vue ou du système vestibulaire. (le sens de l’équilibre le 7e sens)

Oui, je sais !! C’est un peu un running gag sur les chevaliers du zodiaque, mais c’est mon fil conducteur.

Un autre paramètre de construction du schéma corporel est « exogène », un gros mot pour dire à l’extérieur de nous, c’est la gravité.

Comme les plantes et tous les animaux, comme nous connaissent intuitivement et expérimentalement (Nous en avons fait l’expérience. ) la gravité.

Avec notre sens, de l’équilibre et de la gravité notre cerveau sait ce qui est vertical ou pas.

L’ensemble des données sensorielles liées à notre corps collectées tout au long de la vie construisent notre schéma corporel.

Qu’est ce que le schéma corporel ?

Ici un exemple de la représentation graphique du corps par des enfants de 3 à 12 ans, on voit clairement l’évolution de la perception du corps (du schéma corporel).

Notre schéma corporel, c’est la carte en trois dimensions mentales et sensorielles que l’on a de son corps.

Et tout y passe : notre forme (mince corpulent taille, etc.) ces limites, sa position dans l’espace. Avec ce schéma, le cerveau permet au corps de bouger avec précision, d’anticiper.

J’ai choisi la sophrologie justement parce qu’elle permet au cerveau d’utiliser son schéma corporel avec un certain type d’exercice pour se reprogrammer en quelques sortes et réguler avec les corps des problématiques que subit notre mental et vice-versa.

Développement de la conscience du corps

Rappelons que dans le développement ordinaire de l’humain, le bébé est assez limité. Le nourrisson ne distingue pas les limites de son corps, de son environnement, il ne fait pas la différence entre lui et autre chose.

C’est par l’expérience de la répétition de gestes dans beaucoup différents que l’enfant construit peu à peu son schéma corporel.

L’adolescence est un autre moment caractéristique de l’évolution de la perception du corps du fait des changements métaboliques et physiologiques qui viennent saturer les capteurs proprio-réceptifs.

On comprendra mieux l’attitude, les difficultés, les expériences découvertes que réalisent nos adolescents et qui concourent à préciser leur schéma du corps.

Adulte, notre schéma est mature mais toujours susceptible de changement et d’adoption.

Nos évolutions corporelles, par exemple une prise de poids, un nouveau sport, l’âge, fait changer notre proprioception et notre perception de nous-même.

Certains accidents nécessitent même une rééducation de la proprioception.

Comprendre la proprioception quand elle n’est pas là ?

Une vidéo pour comprendre un trouble de la proprioception.

Pour résumer merci à sensor-dys et leurs excellentes vidéos.

Et la sophrologie dans tout ça !

La sophrologie est une thérapie psycho-corporelle, c’est-à-dire :

Selon le Guide des pratiques psychocorporelles (2018) : « Les pratiques psychocorporelles (PPC) comprennent l’ensemble des approches psychothérapeutiques partant du corps, ou se servant du corps comme médiation, mais aussi plus largement des méthodes impliquant un travail corporel à visée psychothérapeutique, prophylactique et préventif.

Wikipedia

La sophrologie privilégie l’instant présent. Le sophrologue accompagne la personne à se centrer sur le « comment » des difficultés rencontrées par le patient plutôt que par l’origine des causes. (modèle psychanalytique).

Avec la respiration, un déplacement de l’attention et un état de conscience modifié, nous permettons à la personne de changer sa relation à elle-même et au monde.

Les mouvements, la respiration, la synchronisation et la prise de conscience permettent une restauration du schéma corporel et une résolution des difficultés rencontrées.

L’approche méthodologique de la sophrologie permet en outre une construction adaptée des modalités de chaque séance et permet une personnalisation totale au cadre thérapeutique de la séance.

Le corps, le schéma corporel, mais aussi le cerveau et ses modulations sensoriels sont le terrain d’expression de nos techniques thérapeutiques.